Les deux premiers hommes forts de la République du Gabon et de la Guinée équatoriale se sont engagés au mois de février 2017 à ne plus fermer leurs frontières respectives aux nombreuses personnes de nationalités différentes issues des pays membres de la Cemac (Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale). Une excellente décision qui devrait aboutir à une libre circulation totale des ressortissants particuliers des quatre nations que sont le Centrafrique, le Cameroun, le Congo et le Tchad. Malheureusement, cet accord trouvé par les présidents Ali Bongo et Teodoro Obiang lors d’un sommet en présence des chefs d’Etat dudit groupement ne semble pas encore entièrement respecter jusqu’à aujourd’hui. En fait, c’est une résolution difficile à appliquer dans la mesure où le problème sécuritaire dans la région de l’Afrique centrale en relation directe avec la sécurisation de la nationalité reste sans solution. Pour ce faire, un système commun de contrôle strict sur l’identité des individus au niveau des limites qui séparent chaque pays est à mettre en place, d’après une suggestion du professeur Raymond Ebale, enseignant d’Histoire économique à l’université de Yaoundé 1. D’ailleurs, le contexte d’insécurité particulier qui règne au Cameroun, en RCA et au Tchad n’est pas du tout rassurant pour le Gabon et la Guinée équatoriale, se rappelle-t-il.
Situation désagréable inchangée
En tout cas, les activités commerciales entre la République du Gabon et celle du Cameroun continuent encore de pâtir de ce faux-semblant libre circulation des personnes dans la zone Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale. Tel est entre autres, la triste situation qui perdure sur le marché 8ème à Yaoundé, un endroit connu pour être l’approvisionnement des oignons des commerçants camerounais qui ont choisi résidence au Gabon pour ravitailler les marchés de ce pays voisin. Parmi ces vendeurs, il y a Degrando de la région de Foumbot, une ville située à l’ouest du Cameroun. En fait, ce chauffeur de camionnette ayant l’immatriculation gabonaise avec également une carte de séjour gabonaise vit depuis 6 ans la galère des abus de nombreux voyages qu’il fait entre les deux pays, surtout les excès de pouvoir perpétrés particulièrement par les policiers et douaniers contrôleurs camerounais. De même, Etoundi, qui exerce le métier de commerçant fournisseur des vivres frais comme les bananes, les ananas ou encore les avocats à partir du marché du Mfoundi à Yaoundé pour les transporter au Gabon depuis 15 ans, est aussi habitué aux désagréments qui font obstacle à la libre circulation des personnes et des biens. Entre les deux territoires, une somme de 650.000 de francs CFA au moins est à prévoir, selon lui.